Diane Ruiz-Moiret, post-doctorante du LabEx DynamiTe accueillie à GAMMA

A partir du 1er septembre 2024, GAMMA a la chance d’accueillir une post-doctorante du LabEx. Diane Ruiz-Moiret a récemment soutenu sa thèse à Paris 1 sur les sanctuaires des dieux guérisseurs à Rome et développera pendant un an un projet mêlant sources littéraires et topographie urbaine.

Dans le cadre des contrats post-doctoraux financés par le LabEx DynamiTe, je mènerai cette année au sein de l’équipe GAMMA un projet de recherche intitulé « Où résident les dieux qui soignent ? » et co-encadré par Marguerite Ronin et Olivier de Cazanove. Ce post-doctorat me permettra d’approfondir un thème dégagé au cours de ma thèse, soutenue en décembre 2024, qui portait sur les récits, dans les sources historiographiques, des maladies pestilentielles survenues à Rome durant l’époque républicaine.Au-delà du contexte de ces pestilences, je m’intéresserai en effet à un aspect spécifique du paysage religieux romain au début de l’époque impériale en étudiant les logiques d’implantation des lieux de culte dédiés aux divinités protectrices de la santé des Romains.

L’architecte romain Vitruve a, sur cette question, des idées bien arrêtées : les sanctuaires « guérisseurs » doivent, d’après lui, être situés dans les lieux les plus salubres, afin que la qualité de l’environnement favorise la guérison des malades et augmente, par là, la réputation des dieux concernés. La question de l’emplacement de ces sanctuaires se trouve ainsi liée à celle de la salubrité ou, au contraire, de l’insalubrité du lieu où ils sont édifiés. Cependant, la forme du paysage urbain romain est-elle en accord avec ces théories architecturales ? L’implantation des sanctuaires « guérisseurs » dans l’espace de l’Vrbs paraît-elle liée à la perception du caractère sain ou malsain des emplacements concernés ? Et, si oui, quels sont les critères qui, à l’époque augustéenne, permettent de définir la salubrité ou, au contraire, l’insalubrité d’un lieu donné ? Cette hypothèse, enfin, est-elle incompatible avec d’autres logiques d’implantation, par exemple celle d’un fonctionnement en réseau des lieux de culte concernés ?

Pour aborder ces questions, l’intégration dans l’équipe GAMMA me permettra, en complément des sources littéraires dont je suis plus spécialiste, de mieux comprendre et exploiter les sources archéologiques et épigraphiques. Grâce à cette ouverture, deux nouvelles pistes pourront être explorées : d’une part proposer un premier inventaire des sanctuaires romains dédiés à la santé pour les époques républicaine et impériale, d’autre part explorer ce paysage religieux en lien avec la perception que les Romains avaient de leur environnement.

Illustration : fragments de la Forma Urbis Marmorea correspondant à l’emplacement du principal temple d’Esculape à Rome, sur l’île Tibérine (D’après Moreau Hélène (2017) « Vicus Censori : un quartier urbain sur l’Île Tibérine », Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité [En ligne], 129-2, fig. 2.)

https://univ-paris1.academia.edu/DianeRuizMoiret